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de la main droite, afin de pouvoir exprimer le surplus du blanc d’œuf dont il a imprégné la moitié de l’éponge restée libre, il en applique une bonne couche au moyen de passes successives afin de faire pénétrer le liquide au fond des grains et même dans les pores de la peau et il laisse sécher à peu près à fond. Pendant ce temps, le préparateur se sert de la main gauche pour maintenir le volume qu’il penche de côté et d’autre afin de faciliter l’opération.

On peut, pour certains genres de peaux, employer du blanc d’œuf mélangé par moitié au vinaigre. Une seule couche suffit pour les peaux peu poreuses et à nuances tendres. On peut appliquer une seconde couche sur les autres, de couleur brune ou noire, plus ou moins éprouvées par la teinture, etc.

Il importe, pour le maroquin et le chagrin, d’employer le blanc d’œuf avec une certaine réserve ; quoique indispensable à la dorure, en mettre trop serait salir la peau qui prend un ton gris, malpropre, difficile à enlever sans altérer les dorures. Il vaut mieux se rendre compte et n’employer que la quantité strictement nécessaire à la bonne réussite du travail et, par là, conserver à la peau toute sa fraîcheur.

L’emploi de la colle de pâte, quoique fortement étendue d’eau (l’eau de colle), préconisé par certains praticiens pour l’encollage du maroquin chagrin et mouton chagriné, n’a passa raison d’être en vue de préparer ces peaux pour la dorure : le maroquinier y a largement pourvu pour asseoir les teintures y appliquées ; il en est de même des basanes glacées ou lustrées au moyen de la dextrine, etc.

Nous n’avons, dans notre carrière déjà longue, jamais éprouvé le besoin de nous en servir, nous bornant aux précautions indiquées ci-dessus qui nous permettaient