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fraîcheur. Et qu’on ne vienne pas dire : Nous en mettons peu, si peu, qu’il suffit de quelques gouttes dans un verre d’eau ; nous répondrons à cela : Vous employez l’urine pure, et si vous ne mettez que quelques gouttes d’eau-forte, etc., dans un verre d’eau, c’est que vous craignez une altération immédiate des nuances, vous chargez l’eau jusqu’à la dernière limite pour en obtenir une aide efficace et vous tirer d’un embarras fictif que la plupart du temps vous avez créé vous-mêmes ; la nuance de la peau ne change pas tout de suite, mais après ?

Il faut s’en tenir aux moyens simples et inoffensifs et vaincre la résistance[1] de certaines peaux à force de soins, de propreté et d’à-propos, dans les applications de la couche. Il faut s’abstenir de l’attouchement des mains, certaines natures encrassent les peaux par de simples attouchements qu’il faut éviter par tous les moyens possibles ; si l’on craignait un oubli momentané, des lavages répétés au vinaigre de vin en auraient raison ; une longue expérience nous a montré qu’il n’y a rien en dehors de l’albumine d’œuf (le plus frais est le meilleur), de la colle de pâte d’amidon de 1re qualité et de gélatine pour les peaux et certaines toiles ; quant aux velours et aux soies de toutes sortes, les deux poudres de Lepage réalisent tout ce que l’on peut désirer.

L’albumine d’œuf est la base fondamentale de la dorure sur cuir et sur toiles. Nous disions que le plus frais est le meilleur, un vieux préjugé préconise le contraire. Certains doreurs de l’ancienne école laissent vieillir le blanc d’œuf, disons même pourrir, puisqu’ils ne s’en servent que lorsqu’il est arrivé à un état de putréfaction très avancé ; la dorure n’en est ni plus belle, ni plus sûre, nous l’avons expérimenté dans notre jeunesse, et nous nous en sommes servi pendant plusieurs

  1. résistence