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tous plus ou moins, nous avons le droit d’espérer, en réservant l’avenir. Attachons nous tout d’abord à devenir des ouvriers habiles, des artistes aptes à rendre des services en toutes circonstances. C’est à quoi l’enseignement que nous présentons aujourd’hui aux adeptes du livre tendra autant qu’il nous sera possible de le faire.

Le livre, qu’on le sache bien, peut se passer d’un habit luxueux ; que sont devenues nos belles reliures jansénistes ? sur lesquelles il n’y avait… rien, sauf pourtant quelques filets gaufrés cernant nervures et bordures puis, un titre doré ; un titre clair, net, précis, bien poussé et dont les caractères en rapport avec ceux ayant servi à l’impression du livre constituent alors un ensemble digne de figurer dans une bibliothèque d’élite.

On y reviendra !… ne fût-ce que pour ramener nos relieurs aux saines traditions ; à s’occuper avant tout de ce qui concerne l’ornementation de la couverture du livre relié, du titre du livre qu’ils semblent considérer pour la plupart comme un accessoire plus ou moins négligeable et l’on a vu dans les récentes expositions des ouvrages chargés et surchargés d’ornements de tous genres, mais dont les titres détonnaient abominablement avec le reste ; ils étaient même parfois, poussés de travers !

Ne négligeons pas, cette partie essentielle de notre art, sachons avant toutes choses, au moins après les premiers éléments du métier, composer, agencer et pousser correctement un titre. La plupart des élèves sortant de nos écoles professionnelles ne sont que trop en retard sous ce rapport, et néanmoins c’est la première chose, le premier service qu’on réclamera d’eux à leur entrée dans un atelier quelconque.