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ce tact qui convient, mais il en est résulté un élan, une émulation utile, non seulement à la conservation des trésors artistiques qui nous ont été légués par le passé, mais encore, et surtout aux artistes désireux de s’instruire et de se perfectionner.

L’ornementation du livre relié a été de tous temps un sujet d’études non seulement pour les praticiens, mais encore pour ceux qui s’intéressent à notre art. Les artistes qui se sont ingéniés à orner la couverture du livre, y ont plus ou moins réussi selon leurs aptitudes, et surtout selon les études qu’ils ont faites des procédés d’application, ces connaissances étant en quelque sorte indispensables à ceux qui désirent traiter ce sujet, non seulement délicat, mais, de plus, tout à fait en dehors des données usuelles. Il faut aussi, pour réussir complètement ce genre d’ornementation, se renfermer dans l’esprit du livre à habiller. Nous venons de voir que chaque époque a un genre qui lui est propre : c’est que le livre, par sa composition, sa forme et son caractère, a toujours reflété l’esprit de l’époque dans laquelle il a été produit. Disons, de plus, que sa forme matérielle a eu pour limites les moyens d’exécution plus ou moins perfectionnés, selon les milieux dans lesquels les sujets ont pris naissance.

Si l’ornementation du livre proprement dite est plus ou moins à la portée de tous ceux qui pratiquent les arts du dessin, il n’en est pas de même de l’ornementation de la reliure. Tel dessin peut, sur le papier, être une merveille d’art, et n’être pas exécutable en dorure à la main ou produire, sur le cuir, un effet diamétralement opposé à celui qu’on en attendait, si dans la composition de ce dessin il n’a pas été tenu compte des moyens d’exécution dont peuvent disposer les praticiens. Ceux-ci sont à ce point limités, les éléments à