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facile, mais très caractéristique. Les premiers essais se firent au moyen de fers à tortillons employés, au XVIIe siècle, par Boyet. Ceux-ci, déjà alourdis, étaient parfois mélangés à des ornements plus lourds et de création plus récente ; on en fit des dentelles de fantaisie qui servirent de point de départ aux dentelles ondulées.

L’ornementation caractérisant l’époque était trouvée, on tenait le genre xviiie siècle. Celle-ci, comme nous l’avons dit, appelait à son secours les fers légués par les doreurs de la fin du siècle précédent, et ces dentelles se ressentaient souvent de ce mélange ; puis, le goût s’étant épuré, on parvint, sous la direction d’artistes de talent (nous avons nommé A.-M. Padeloup et P.-P. Dubuisson) et l’art typographique aidant, sous le règne de Louis XV, à établir les limites du style qui caractérise cette époque. Nous donnons Planche XII de notre traité, un spécimen de ce genre, dont la mode, en reliure, s’est emparée, de nos jours, avec plus de fureur que jamais, ce dont nous ne saurions blâmer les amateurs, à la condition de se renfermer, à leur tour, dans la reproduction des purs spécimens de l’époque et d’éviter surtout, de prendre pour de l’art certains types qui nous ont été légués par l’époque de la transition.

Le goût des belles reliures semblait perdu à la fin du siècle dernier et surtout au commencement de ce siècle ; le livre, lui-même était en quelque sorte délaissé ; des belles éditions du passé, nul ne semblait prendre souci. Combien de beaux livres, tombés en des mains inconscientes, étaient traités pis que ne le sont les plus vulgaires ouvrages, et les pires ennemis du livre étaient encore certains relieurs qui, n’étant pas guidés par des amateurs, en étaient arrivés à ne plus se rendre compte de l’importance de leur mission. La couverture du volume était non seulement ridicule, mais, ce qui est