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dans la tradition. Il fit également placer sur ses livres, soit au milieu du plat, soit au bas, la suscription Th Maïoli et amicorum, avec sa devise au verso : Ingratis Sevire Nephas, et parfois cet autre plus énigmatique : Inimici mea michi non me michi. On suppose que, dans la pensée intime de ces célèbres amateurs, la phrase et amicorum était placée sur leurs livres pour indiquer : à moi Th. Mïoli et à mon ami Jean Grolier, et réciproquement, en témoignage de leurs bonnes relations. Peut être entendaient-ils, par là, associer également dans une pensée commune leurs collaborateurs artistiques qui concoururent pour une large part à l’édification des œuvres immortelles qu’ils nous ont laissées. C’est à Th. Maïoli que l’on doit les aldes creux, c’est-à-dire les fers genre Alde dont les contours seuls ont été conservés, et dont l’intérieur a été enlevé pour le remplacer par des mosaïques de diverses couleurs. Nous donnons, par la planche IX de notre traité, des types comparatifs de genre Alde, avec leurs transformations en aldes creux et aldes azurés.

« D’autres transformations du genre créé par les Alde, furent plus d’une fois tentées par des artistes français. Sans avoir à nous préoccuper de celles qui reçurent leur application en dehors de l’ornementation de la reliure, nous nous bornerons à signaler celles qui ont été faites par Geoffroy Tory, qui, tout en modifiant leur forme, sût leur conserver le cachet artistique de haut goût tout en les appliquant à un genre particulier auquel il a attaché son nom.

« Nous trouvons à la fin du xvie siècle de fort belles reliures également sans nom d’auteur, ornées de dorures à tortillons agrémentées de fers et de feuillages, auxquelles Ch. Nodier avait appliqué le nom de fers à la fanfare, Cette dénomination qui lui a été conservée