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que, mais aussi, il faut le dire, parfois quelque peu fantaisiste selon le milieu dans lequel ces reliures furent établies.

La collection des Princes d’Arenberg, renferme des spécimens de reliures dites Monastiques, de forme vraiment admirable tant sous le rapport matériel, couture, endossure, etc., que sous le rapport artistique. Certaines de ces reliures dont il ne subsistait que des débris ont été réparées avec intelligence ou reproduites avec une scrupuleuse exactitude par des pratriciens ayant étudié et connaissant à fond la science technique et artistique relative aux anciennes reliures.

Au xvie siècle s’ouvre une ère brillante pour la reliure. Alde Manuce, célèbre imprimeur vénitien, créa un genre d’ornementation encore très recherché de nos jours et qui servit de point de départ aux belles reliures dont nous devons la création à Jean Grolier [1] ce nom restera à jamais célèbre dans les annales de la reliure. Ce brillant Mécène fit exécuter d’abord en Italie, où les devoirs de sa charge de trésorier des guerres et intendant des armées françaises le retinrent plusieurs années ; et plus tard à Paris, ces reliures auxquelles son nom est resté attaché.

Les relations qu’il ne cessa d’entretenir avec les Alde lui permirent de faire venir d’Italie des ouvriers habiles qui exécutèrent sous sa direction et souvent d’après des dessins qu’il composa lui-même, les splendides reliures que l’on recherche tant aujourd’hui et à l’aide desquels il fonda cette école qui fut le berceau de la reliure d’art en France.

  1. Jean Grolier, viconte d’Aiguisy, trésorier de France sous François Ier, Henri II, François II et Charles IX, naquit à Lyon, en 1479 et mourut à Paris en 1565.