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les ouvrages qui portent les dates du xve siècle. Ces reliures étaient de divers genres (on trouve même des demi-reliures de cette époque), on en faisait en gros vélin, en veau, en peau de truie et quelquefois en maroquin ou chèvre du Maroc. On les ornait de plaques et aussi de fers gravés en creux ou en relief ; le genre le plus caractéristique de l’époque est celui que nous avons donné par la planche VI de notre traité.

La carcasse de la reliure ou cartons de l’époque consistait en ais ou planchettes en bois de chêne ou de cèdre, avec biseaux entaillés. On couvrait le livre en veau ou en peau de truie, avec nervures prolongées sur les plats. On traçait sur ces plats des losanges à deux ou trois filets, au milieu desquels on gaufrait des ornements plus ou moins caractéristiques. Ces losanges étaient parfois coupés au centre du plat par une plaque, principalement par la rose gothique, à deux, trois ou quatre rangs de feuilles, selon le format du livre. On les peignait, dans certains cas, rosaces ou plaques, en couleurs vermillonnées ou cinabre.

On remarque également sur des livres religieux, des plaques à figurines et parmi celles-ci, l’arbre de Jessé ou emblème généalogique de la Vierge. Ces plaques de diverses dimensions portaient parfois en exergue ou sous formes d’encadrements, des légendes et aussi le nom du relieur. On les plaçait isolément sur des livres de petit format ; on les agençait aussi par deux et même par quatre sur des in-4o et in-folios. On se servait de roulettes plus ou moins larges et de fleurons de formes carrées et allongés, placés les uns à la suite des autres soit pour encadrer ces plaques, soit pour en former un tout, garnissant le plat de la couverture. Des mascarons ou clous cabochons, coins et fermoirs en métal ciselé ou gravé complétaient un ensemble parfois très artisti-