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les qualités requises pour empreindre les ornements que l’on se mit en devoir de créer.

Des figurines gravées sur bois de buis en opposition et pour représenter les sculptures en ivoire, servirent aux premiers essais. On les pressait sur des peaux assouplies et préparées à point, pour après, les appliquer aux livres. Les difficultés résultant de ce mode d’application, firent qu’on se mit à graver des ornements sur métaux surtout sur bronze afin de pouvoir les chauffer et les empreindre après la couvrure du volume. On en fit aussi de petite dimension, ceux-ci sur tige et emmanchés dans une poignée en bois, afin de pouvoir les empreindre à la main. Ainsi sont nés dans les monastères les Fers à dorer qui ne servirent d’abord qu’à empreindre des ornements gaufrés et qui, gravés ensuite en relief, furent employés non seulement à la gaufrure mais aussi à la dorure.

Les créateurs des fers monastiques se sont pour la plupart inspirés du style gothique, on en trouve pourtant en style roman, en style Byzantin et en romano-byzantin ; mais le style gothique domine dans l’ornementation des reliures en cuir, dont les premières datent du XIIe siècle sont encore rares au XIIIe siècle mais prennent au XIVe et surtout au XVe siècle une place prépondérante qu’elles conservèrent jusqu’au règne de François Ier[1].

Ce sont encore les fers monastiques qui servirent de base à l’ornementation des reliures que l’on a appliquées aux premiers livres imprimés, désignés sous le nom d’incunables et dans lesquels on comprend tous

  1. On fit aussi des reliures en cuir ciselé. Voir notre Traité de l’art du relieur, accompagné de planches, caractérisant l’art de l’ornementation des reliures aux diverses époques. Baudry et Cie, 1890.