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en acier, dont la pointe est plus ou moins émoussée, et assez chaud pour donner à ces parties creusées une forme nette et bien tranchée, l’opérateur ayant grand soin en passant la tige chauffée de l’appuyer le plus fortement possible contre la paroi taillée à pic.

Certains praticiens n’opèrent pas tout à fait ainsi, ils ne font qu’une seule incision verticale ; puis, à l’aide d’un outil chauffé à blanc, ils creusent, à côté de l’incision qui leur sert de guide, un filet plus ou moins fort en brûlant la peau. Cette méthode, assez désagréable à pratiquer, provoque d’autre part des scories charbonneuses qu’il faut ensuite enlever avec soin, ce qui n’empêche pas qu’il faut encore parachever certains détails à l’aide de la pointe à couper.

Le burinage à chaud peut être remplacé par le burin du graveur, à la condition que le cuir soit fortement battu ou laminé. L’emploi du burin nécessite des études spéciales et fait partie de l’art du graveur. Il faut, de plus, des burins creux en acier d’une trempe très fine et un affûtage spécial qui permette de buriner le cuir avec la netteté voulue.

L’application de cette dernière méthode et l’habitude de manier un burin permettent de supprimer l’incision des contours du dessin. Pourtant, et malgré toute l’adresse de l’opérateur, quelques incisions de détail restent indispensables.

Comme on le voit, le cuir de bœuf, soit par l’une ou par l’autre des opérations que nous venons de décrire, ne présente à l’oeil qu’un relief simulé. En effet, il ne saurait être question dans ce cuir si coriace de former, par un travail à la main, des reliefs accentués. Toutefois, on arrive à modeler en relief certaines parties du dessin au moyen de poinçons en acier, soit droits ou légèrement courbés que l’on enfonce en biais dans la