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L’application du cuir de bœuf à la reliure est d’une époque plus récente, non qu’il soit possible de relier un volume quel qu’il soit avec ce genre de peaux, qui non seulement sont trop épaisses, mais aussi trop coriaces pour se prêter à ce genre de travail. Mais ces cuirs, battus et laminés en plaques de 3 à 6 millimètres d’épaisseur, s’appliquent sur des plats de livres, dont les cartons doivent être découpés de telle sorte que l’on puisse y enchâsser ces plaques en cuir de bœuf, comme on pourrait le faire de toute autre plaque ou planche, soit en métal en ivoire ou en bois sculpté. La reliure proprement dite, une fois ces préparations faites, peut être recouverte d’une peau quelconque. Celle-ci encadre la plaque en cuir de bœuf, que l’on ajuste avec la précision voulue pour qu’elle fasse corps avec la couverture.

L’ornementation de ces plaques se fait généralement avant leur application au volume. Voici la manière d’opérer :

Le dessin que l’on désire reproduire se trace d’abord dans tous ses détails, au moyen de traits au crayon destinés à être enlevés à la gomme ordinaire après l’ornementation ; puis, à l’aide de la pointe d’un canif ou toute autre pointe bien affilée. On incise à pic et à 1 millimètre et demi de profondeur environ, tous les contours du dessin, puis on pratique une seconde incision en suivant les mêmes contours, à la distance de une ou deux lignes, selon le plus ou moins de développement du sujet, mais en taillant cette fois en biais, de façon à rejoindre à sa base la première incision, ce qui permet d’enlever des brindilles de cuir et de former un creux suffisant pour faire ressortir en forme de relief les diverses parties du dessin.

Ces filets creux sont ensuite repassés avec un poinçon