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peau le moins possible, de façon à lui conserver une certaine élasticité. La couvrure étant sèche, on trace le dessin soit au crayon, soit au décalque et on écrase le fonds, d’abord à l’aide de la pointe d’un plioir, ce qui s’appelle cerner et ensuite au moyen de poinçons ou ciselets striés ou granulés. Ces poinçons ou ciselets sont, selon les besoins, en acier quand il s’agit de ciseler à sec ; soit en ivoire ou en bronze alors qu’il s’agit d’opérer sur le cuir humecté. On se sert aussi de ce dernier étant chauffé, afin que l’écrasement soit plus complet et aide par là même à accentuer les reliefs des parties non touchées. Ces parties, plus ou moins humectées à l’aide de vinaigre édulcoré, que l’on applique au moyen d’un pinceau en cheveux, sont en même temps modelés à l’aide de poinçons ou petites spatules en ivoire ou en bronze, d’après la forme exigée par l’ornenementation.

Pour aider à la formation des reliefs et surtout pour les accentuer, on pratique à leur base, des incisions dans la peau et ce au moyen de la pointe d’un canif très fin et pointu, que l’opérateur tient avec la main droite, tout en appuyant l’index sur le dos de la lame afin de l’amener vers lui tout en exerçant la coupe en suivant les contours du dessin. On perce alors la peau à certaines places, à l’aide de poinçons plus ou moins courbés (dans le genre de ceux dont se servent les cordonniers, mais d’une trempe plus fine et plus forte afin qu’ils soient moins cassants) et on soulève la peau avec une partie du carton. On arrive ainsi à former des reliefs très accentués, propres à modeler des mascarons, des figurines, etc., etc. Ces modelages exécutés sur peaux de veau ou de vachette faisant corps avec les cartons de la couverture du volume relié, acquièrent par là une consistance absolue. Les touches