Page:Bosquet - Guide manuel du doreur sur cuir, 1903.djvu/218

Cette page n’a pas encore été corrigée

de maroquin ou de cuir de Russie. Mais la vachette ou le veau sont de tous points préférables pour ce genre de travail. Les cuirs de tous genres, auxquels on applique au préalable, soit des ciselures, modelages etc., ne peuvent, rationnellement prendre place que sur des meubles, ou être affectés à des objets de maroquinerie ; leur agencement à la reliure ne pouvant avoir lieu qu’au détriment de l’un et de l’autre. On ne peut recouvrir une reliure avec du cuir ciselé ou modelé, sans déformer ciselure et modelage et donner une forme présentable à la reliure. Ils servent alors en qualité d’accessoires, prenant place sur la couverture du livre relié au même titre qu’une plaque en ivoire, en bois ou en métal et ce dans des ouvertures ménagées ad hoc dans les cartons de la couverture. Les cartons de ces reliures sont épais, massifs et lourds, souvent, alors qu’il s’agit de formats ordinaires, hors de proportion avec les dimensions du livre.

Voici quelques notions sur la manière de ciseler le cuir d’un volume relié.

La peau de veau la plus forte, ne dépassant guère deux millimètres d’épaisseur, et cette épaisseur étant d’autre part, une cause de difficultés pour exécuter convenablement le travail de la couvrure, on amincit, au paroir les extrémités de la couverture devant servir aux rempliages et à la formation des coiffes, de même que la place des mors proportionnellement au format du volume. Si le volume est d’un grand format, ou que le dessin comporte des mascarons ou ornements qui demandent des reliefs assez prononcés, on trace au préalable, ces parties, sur les cartons de la couverture et on colle à ces places des pièces du même cuir, dont les bords doivent être parés et modelés en conséquence ; puis on couvre le volume en ayant soin de tendre la