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Il faut ensuite se reporter jusqu’à l’époque de Charlemagne avant de pouvoir s’appuyer sur un document quelconque concernant la reliure, sans qu’il soit toutefois possible d’en tirer un enseignement utile à nos praticiens.

L’art byzantin joua un rôle prépondérant dans l’ornementation de la reliure au moyen-âge ; les émaux cloisonnés, les plaques en métal et en ivoire sculpté furent pendant plusieurs siècles avec les étoffes précieuses ce que l’art de la reliure produisit de plus beau. Toutefois, les ornements affectés à ces plaques, etc, la plupart empruntés aux encadrements et enluminures décorant les manuscrits de l’époque, sont d’un caractère à ce point nettement défini, qu’ils constituent une mine inépuisable à ceux s’occupant ou appelés à concourir à l’ornementation de la couverture du livre.

Nous disions l’art de la reliure et non l’art du relieur. Celui-ci était au moyen-âge relégué, au second plan son travail se bornait à assembler, presser, coudre le livre soit sur nerfs de bœuf ou de parchemin roulé ou sur des cordes de chanvre, les unes isolées, disposées sur les dos à distances égales. Les autres accouplées par deux pour en former des nerfs doubles. Puis de rattacher à ces nervures les ais en bois formant la couverture sur laquelle d’autres appliquaient les étoffes et ensuite les pièces d’orfèvrerie, etc., qui constituaient l’ornementation de la reliure. Il n’y avait que les moines de certains monastères, qui, par privilèges, étaient autorisés à exercer toutes les parties de l’art du relieur, tel qu’on le comprenait à cette époque, au moins jusqu’au xiie siècle, époque où dans les monastères, toujours en vertu des mêmes privilèges, on se mit à préparer spécialement des peaux pour la reliure. C’est-à-dire