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chargé d’habiller le livre et aussi de le rhabiller : celui-ci ayant dans certains cas, une couverture provisoire ou brochure avant d’être confié à l’artisan relieur chargé de lui donner sa forme définitive.

Sous les Romains, l’ornementation du livre carré était généralement assez simple : elle se bornait à quelques filets gaufrés sur le vélin naturel ou teinté dont le volume était couvert, plus un médaillon ou médaille frappés sur et au milieu du plat de la couverture et représentant en effigie le portrait de l’empereur régnant ou de personnages marquants de l’époque ; quatre clous cabochons, ainsi que des coins en métal complétaient parfois l’ensemble de la décoration et servaient en même temps à solidifier la reliure. Mais le livre carré, pendant l’époque romaine ne fut qu’une exception. Le livre roulé paraissait alors plus commode, plus facile à transporter : cette forme était consacrée par l’usage : et le livre carré ne fut, sauf de rares exceptions, affecté qu’à la transcription des lois, décrets, etc., de l’empire romain.

L’affectation du livre carré aux ouvrages d’histoire de littérature, etc., lui fit prendre par la suite une certaine extension ; la reliure devint un art qui concourut non seulement à sa conservation mais encore à son embellissement. S’il faut en croire les anciens écrivains, leur luxe atteignit parfois de telles proportions, qu’il provoqua l’admiration des uns et encourut le blâme de quelques autres. Surtout de saint Jérôme qui vivait au ive siècle et qui nous rapporte qu’elles étaient ornées de pierres précieuses.

De quoi se composait, en dehors de cela, la partie luxueuse de la reliure ? Aucun document sauf une reliure en ivoire du ve siècle, conservée à la Bibliothèque Nationale, n’est malheureusement parvenu jusqu’à nous.