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récente en plaçant par dessus, un papier blanc mat quelconque : on frotte alors en appuyant soit avec un plioir ou avec l’ongle du pouce. L’encre macule alors plus ou moins le papier, ce qui permet de se rendre compte du degré de pression que le livre peut supporter.

Quelques coups de marteau appliqués modérément de chaque côté de la battée suffisent très souvent pour aplanir convenablement le livre ; la presse fait le reste et dans bien des cas on peut s’en tenir là.

Le laminage, n’est qu’une abréviation du battage au marteau et de la mise en presse réunis, qu’il remplace avantageusement en ce qui concerne les reliures commerciales. Dans certains ateliers on a complètement renoncé au battage ; les laminages se font du reste par certains spécialistes d’une façon assez intelligente pour rassurer de ce côté la plupart des amateurs de livres. Il faut pour le laminage, avoir soin de placer les battées entre des plaques de zinc ou de cuivre, sur lesquelles on aura, au préalable, appliqué à la colle de pâte du papier blanc bien uni. Le laminage sans le secours des plaques est dangereux pour le livre et pour l’opérateur qui, pour éviter les plissures, doit courber à la main la battée qu’il engage entre les cylindres ; la moindre distraction peut alors être fatale à l’opérateur surtout si la machine est actionnée par un moteur.

Il faut pour laminer un livre, procéder avec prudence, débuter par petites battées que l’on augmente graduellement jusqu’à ce que l’on ait obtenu un résultat satisfaisant. Ne présenter à l’action des cylindres qu’une épaisseur égale à celle sur laquelle on a réglé la machine ; une planche en plus peut occasionner des maculages et durcir le papier. Un livre laminé en connais-