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sur des papiers bien glacés et calendrés, papiers couchés, etc., qui permettent de relier convenablement le livre, sans avoir recours aux deux derniers moyens ; le laminage surtout ne pourrait que leur nuire.

Il n’en est pas de même des éditions ordinaires, et surtout des anciennes éditions. Ces dernières exigent parfois de puissants moyens d’action pour les comprimer et les rendre propres à la reliure. Le plus ancien système connu est la mise en presse, et le battage sur la pierre au moyen du lourd marteau du relieur. C’est

Fig. 9. — Marteau à battre.

encore le meilleur moyen en usage de nos jours. Le laminage est beaucoup plus expéditif, mais il durcit le papier et présente même quelque danger. Le marteau seul a le don de comprimer le livre en assouplissant le papier, la presse égalise ensuite le tout, et en forme une masse compacte qui se maintient parfaitement en cet état.

Il ne faut pourtant pas abuser du battage ; certaines encres souffrent plus ou moins par l’action échauffante du marteau ; il n’est pas bon surtout de battre les gravures en même temps que le livre ; les belles estampes surtout doivent être satinées à part en les plaçant sous la presse entre des papiers bien unis, pour les fixer dans le livre après l’avoir battu, et avant de le mettre en presse. Il est prudent, pour les ouvrages en grand format que l’on reçoit en feuilles, de les faire satiner avant la pliure, et surtout avant le battage ou le laminage, à