Page:Bosquet - Guide manuel de l’ouvrier relieur - 1903.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour des reliures soignées, et sur celles qui réclament une grande solidité.

La reliure à dos brisé est celle dont la préparation du dos est faite de telle sorte, que les peaux ou les divers tissus avec lesquels on recouvre les volumes sont indépendants du dos, et ont pour intermédiaire une carte souvent garnie de faux nerfs. On désigne aussi ce genre de reliure sous le nom de reliure à la grecque, à cause des encoches pratiquées sur le dos à l’aide d’une scie, et dans lesquelles se logent les ficelles en cousant le volume.

On a prétendu que les reliures à dos brisé s’ouvrent avec plus de facilité que les reliures cousues sur nerfs. C’est là une grave erreur ; un volume cousu sur nerfs, dont la peau qui recouvre le volume est convenablement parée et assouplie, puis collée directement aux cahiers, conserve au dos une souplesse telle qu’il serait impossible à une reliure à dos brisé, quelque soignée qu’elle puisse être, de se comparer à une reliure à dos plein, tant sous le rapport de l’ouverture du volume que de la solidité de la reliure. Les seuls avantages de la reliure à la grecque ou à dos brisé, sont d’être plus économiques et d’être beaucoup plus faciles à exécuter. Mais il en est de la couture sur nerfs comme de bien d’autres systèmes, qui, quelque supérieurs qu’ils soient, ne valent que par leur application. Il y a ainsi en reliure certaines méthodes, dont l’excellence a été reconnue par les meilleurs praticiens, qui en ont retiré honneur et profit, et qui mal comprises ou mal appliquées, par des ouvriers routiniers et ennemis du progrès, restent lettres mortes entre leurs mains, et n’ont jamais pu leur rendre des services.

Demi-reliure. — Elle diffère de la précédente en ce que le dos seul, et parfois le dos et les coins sont seuls