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qui par ce fait est plus ou moins abîmée et parfois complètement perdue. On ne doit pas exposer l’éditeur à perdre un exemplaire de son édition, et cela par le défaut d’une feuille gâtée par une ouvrière peu consciencieuse.

Coupe des feuilles. — Dans les grands ateliers où les ouvrages se fabriquent en quantités, il est rare que la plieuse soit appelée à couper les feuilles avant de procéder à la pliure. Ces coupes se font ordinairement par des ouvriers qui exécutent ce travail par quantités au moyen de la machine à rogner. Dans les ateliers qui n’ont pas de semblables moyens d’action, l’ouvrière qui reçoit son travail en grandes feuilles et par paquets, place l’un de ceux-ci devant elle, l’ouvre avec la main droite et, saisissant un grand plioir dont elle appuie le tranchant sur les feuilles, elle fait sur celles-ci quelques passes de gauche à droite pour les étager de ce côté, ce qui lui permet de les prendre une à une sans risque de se tromper ; elle saisit la première feuille par le coin du bas à droite, elle reporte ce côté vers la gauche, en couchant les deux côtés de la feuille l’un sur l’autre, et[1] en les ajustant sur les en-têtes des pages ou chiffres de pagination, elle plie alors les feuilles depuis le centre jusqu’en tête, puis elle ramène le plioir vers elle en appuyant sur la feuille, pour former le pli depuis le centre jusqu’en bas. Elle introduit alors le plioir entre les deux et elle fend la feuille de bas en haut, tout en la maintenant avec la main gauche ; elle saisit ensuite la première demi-feuille qu’elle place à sa droite, et avec la main gauche elle pose la seconde demi-feuille à sa gauche, et ainsi de suite jusqu’à ce que le tas soit épuisé, si la feuille doit être coupée en quatre. Elle procède de même pour les demi-feuilles.

  1. WS p18: et et -> et