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le titre doré : mais l’exigence sous le rapport des soins et du fini était telle, qu’il y avait un art véritable à produire ces reliures destinées à satisfaire les goûts les plus délicats de connaisseurs possédant à fond tous les secrets de l’art du relieur.

Mais en dehors de ces ouvrages exceptionnels, les demi-reliures sont établies dans un but relativement économique, le tout par rapport au genre de reliure pleine que l’on veut représenter par une demi-reliure. Ainsi il y a économie à imiter la reliure pleine en maroquin par une demi-reliure en même peau, avec un dos doré dans le même genre, de même pour le veau, le chagrin, la basane ou la toile, et comme nous le disions plus haut, un volume placé dans une bibliothèque produit en demi-reliure le même effet qu’en reliure pleine. Il se fabrique même en très grandes quantités des demi-reliures en chagrin, avec plats en toile française chagrinée, soit avec encadrements gaufrés sur les plats, soit avec plaques dorées à sujets ayant rapport à l’ouvrage, et gravées spécialement pour le livre, et dans le but de produire l’illusion complète de la reliure pleine. Tous les grands éditeurs ont adopté ce genre, très favorable à l’écoulement de leur publications illustrées, qui se vendent en quantités énormes à l’époque des étrennes.

Sauf certains détails que nous allons indiquer, la demi-reliure se fait absolument comme la reliure pleine, qu’elle soit à nerfs saillants ou à la grecque, à dos brisé ou à dos plein.

Les opérations sont relativement les mêmes jusqu’à la couvrure, c’est-à-dire qu’il n’y a pas la moindre différence entre les manipulations préliminaires, ainsi que tout le corps d’ouvrage, même les tranches et la préparation à la couvrure, de la demi-reliure en maroquin