simuler ce vice pendant la visite de l’expert. La principale ruse consiste à administrer de fortes doses d’opium qui produisent des phénomènes dont il est souvent très-difficile de reconnaître la véritable nature. La bête est triste ; la tête lourde, abaissée sur le sol ou reposant sur la mangeoire ; les animaux sont indifférents aux objets qui les entourent ; la sensibilité est quelquefois tellement affaiblie, d’après M. Tabourin, qu’ils ne sentent même pas les piqûres faites avec une épingle ; en outre, la pupille est dilatée ; l’appétit est diminué ou manque entièrement et les sujets tournent sur eux-mêmes avec assez de facilité.
Ces symptômes ont une grande analogie avec ceux de l’immobilité ; ils présentent néanmoins quelques signes distinctifs : tandis que chez le cheval soumis à l’influence de l’opium, ils ont une durée de plusieurs heures, on les voit diminuer ou s’atténuer, chez l’animal immobile, après quelques instants d’exercice pour s’aggraver plus tard. De plus, chez ce dernier, la pupille n’est point dilatée.
Vu la difficulté qu’on éprouve pour poser un diagnostic certain, l’expert devra être très-prudent dans son examen. S’il a quelque soupçon, il ajournera la solution au moins à vingt-quatre ou quarante-huit heures et prendra les précautions nécessaires pour qu’aucune manœuvre frauduleuse ne puisse être employée. Tous ces phénomènes auront alors disparu et l’on sera à même de reconnaître les vices cachés.
Dans quelques circonstances, l’acquéreur administre de la noix vomique, afin de produire une amélioration dans l’état du sujet. On doit alors, avant de porter un jugement, soumettre l’animal aux diverses causes