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est soupçonné atteint d’immobilité et qu’une contestation s’élève entre les parties contractantes, le juge de paix nomme, sur la requête qui lui est adressée par l’acquéreur, un ou trois experts pour procéder à l’examen de cet animal. L’expert désigné pour remplir cette mission doit réunir avec le plus grand scrupule tous les éléments d’un jugement diagnostique aussi sûr que possible, car c’est son procès-verbal qui décidera les juges à se prononcer sur la résiliation de la vente ; de sorte que l’équité de ce dernier jugement dépend presque fatalement des conclusions formulées dans le rapport du vétérinaire.

Pour procéder à l’examen d’un cheval soupçonné atteint d’immobilité, il faut le placer dans les conditions propres à rendre ce vice plus apparent et bien observer tous les signes qui en sont l’expression. L’expert ne doit pas oublier qu’il faut des épreuves soutenues et répétées pour reconnaître cette affection, car elle à ses degrés, ses nuances peu accusées, peu appréciables dans beaucoup de cas.

Ainsi, chez un animal immobile à un faible degré, l’expression d’hébétude peut manquer ou ne pas être saisissable au moment de la visite, par suite peut-être des excitations produites par la parole, le va-et-vient dans l’écurie, etc. La volition de l’animal peut encore se manifester dans une certaine mesure ; il est des cas où les lésions dont l’immobilité dépend ne sont pas assez graves pour l’empêcher d’avoir conscience de son état d’équilibre ; aussi témoigne-t-il une certaine impatience si on veut lui faire prendre des attitudes vicieuses, instables, et rétablit-il assez rapidement les membres dans leurs aplombs naturels ; toutes circonstances qui peuvent accroître les chances d’erreur. Il en est de même