Après avoir conçu le projet de ce Dictionnaire,
nous nous étions appliqué à réunir pour sa rédaction
l’élite des jeunes Naturalistes de la France ; nous savions
que, pour être entrés récemment dans la carrière,
de tels Collaborateurs n’en étaient pas moins capables
de la parcourir brillamment, et, tandis que nos espérances
se réalisaient, nous éprouvions encore la douce
satisfaction de voir une association scientifique, dont la
plupart des membres avaient été mis en rapport sans
s’être auparavant beaucoup connus, devenir un faisceau
d’amis, en quelque sorte une famille. Tel est l’effet du
rapprochement des cœurs généreux et des esprits éclairés,
que, ne tardant pas à se comprendre, ils s’unnissent à jamais
dans un sentiment que celui-là seul, qui est capable de
l'éprouver, est digne de faire naître.
Mais comme si rien d’humain ne pouvait être sans larmes, quand la discorde ne pouvait trouver accès parmi nous, le trépas vint, au temps où se terminait le premier volume de l'ouvrage, frapper le plus jeune de ses auteurs, et lorsque nous dûmes consacrer une notice à la mémoire de NUMA PRESLE-DUPLESSIS[1], nous étions loin de penser que la mort ne tarderait pas à nous décimer encore.
- ↑ Voyez l’Avertissement en tête du Tome Ier, p. xiv.