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POUR LES CANONS 8l Allons ! pour arracher la patrie à l’abîme Dont notre œil maintenant connaît la profondeur, Hommes, jetons notre or par un élan sublime Dans la fournaise du fondeur ! Vous, femmes, à cette heure où la France se voile, Enlevez, enlevez ces perles de vos seins ; Il ne faut désormais à vos fronts qu’une étoile : L’éclair des stoïques desseins ! Celle qui donne vaut celle qui s’agenouille ; Imitez aujourd’hui, le cœur d’angoisses plein, Ces femmes d’autrefois qui vendaient leur quenouille Pour la rançon de Du Guesclin ! III Mais l’or serait trop peu ! Le fer, l’étain, le cuivre Abonderaient en vain dans le creuset fumant ; Mêlons au fier métal que nos pas doivent suivre, Pour qu’il dure éternellement, -