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Je serais ingrat si je publiais cette pièce sans remercier les maîtres de la critique qui lui ont fait un si bon accueil ; ils ont relevé, comme ils le devaient, les défauts de l’ensemble et les fautes de détail, mais, avec autant de bienveillance que d’équité, ils ont encouragé l’auteur d’un travail plus délicat et plus pénible qu’il ne semble.

On me permettra seulement de répondre à un reproche, ou plutôt à un étonnement qui s’est manifesté : « Pourquoi n’avoir pas traduit l’Agamemnon d’Eschyle, qui est un chef-d’œuvre, au lieu de l’Agamemnon de Sénèque, qui est une tragédie de troisième ordre ? » — C’est précisément parce que le drame épique et hiératique d’Eschyle est consacré par l’admiration de tous les temps que je n’aurais pas eu l’audace de m’attaquer à une œuvre si grandiose ; le traduire littéralement eût été une profanation : on m’aurait justement blâmé de prendre avec