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POUR LA NOUVELLE ÉGLISE D’AIMARGUES
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I
Où vont ces travailleurs dans cette plaine immense ?
Pourquoi ce formidable et bruyant attirail ?
C’est le réseau de fer qui s’achève ou commence,
C’est l’homme courant au travail ;

Déjà le viaduc, le pont nouveau, la digue,
S’élèvent chaque jour ; partout la flamme a lui ;
L’homme sent redoubler sa force, et la prodigue,
Car l’homme travaille pour lui !

C’est bien ! Et gardons-nous de jeter l’anathème
Sur ce labeur humain qui s’accroît en tout lieu ;
C’est ton devoir, mortel : travaille pour toi-même,
Mais travaillons aussi pour Dieu !

II
Tandis qu’autour de nous étalant ses merveilles,
L’industrie a couvert le sol de ses palais,
Pauvre église, à nos yeux, vieille entre les plus vieilles,
Pierre à pierre tu t’écroulais ;

La dalle s’effondrait sous les pas des fidèles.
Les baisers du soleil rongeaient le lourd pilier,
Et la bise ébranlait de ses larges coups d’ailes
Le toit toujours prêt à plier ;