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À Monsieur LEMPEREUR
curé d’aimargues
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Paris, 8 juin 1865.
Monsieur le Curé,

Vous avez bien voulu me demander des vers pour une solennité touchante : la pose de la première pierre de la nouvelle Église d’Aimargues.

Si l’amour-propre ne devait se taire en une telle circonstance, le mien aurait à souffrir aujourd’hui ; l’honneur de cette belle entreprise revient tout entier à l’illustre prélat qui a protégé, défendu et béni l’œuvre nouvelle, à l’intelligente et religieuse population qui se presse autour de lui, à vous-même, Monsieur le Curé, dont le zèle, la foi ardente et les écrits ont aidé si puissamment au désir de tous.

Quant à moi, si je cède à votre aimable invitation en vous envoyant ces vers trop peu dignes d’une solennité pareille, c’est que je mets de côté tout orgueil littéraire pour songer seulement à mon titre de compatriote : je suis le fils de cette terre où va s’élever par vos soins un monument qui sera un noble témoignage de notre foi ; j’aime ce sol, cet héritage dont le père de famille vous a donné la garde, et l’enfant du pays, mieux que le poète, vous remercierait des longs efforts dont les effets deviennent visibles enfin.

Agréez, Monsieur le Curé, l’hommage de mes sentiments les plus respectueux.