La table… qu’on l’apporte.
Auprès d’Afranius prends place, Mégara ;
Et moi, près d’Elymas.
Sans moi l’on soupera
Si tu ne fais, rabbin, ce sacrifice rare
De quitter ton air sombre et d’ôter ta tiare !
Je suis sombre, en effet : c’est que, par Jehova !
Je vois trop aujourd’hui comme le monde va !
Plus de tiare !… Enfin ! merveille sans seconde !
Te voilà le rabbin le plus charmant du monde !
Cette folle se croit tout permis.
Pourquoi pas ?
Horace a dit cent fois : bon rire, bon repas !
Comment Afranius, duumvir de Philippes,
Peut-il parler ainsi ?
Tu connais mes principes :
Le duumvir est grave, austère, comme il sied ;
Mais, quand dans un festin Afranius s’assied,
Il est tout à la joie, au nectar délectable,
Au doux plaisir de vivre. À table donc !
À table !
(Tous les quatre prennent place autour de la table, servis par Gyrine et les autres esclaves Paul et Faustus continuent à travailler au fond.)