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voiles ; sur le seau du plus petit il y avait un ballon captif. Sur les deux était écrit en lettres d’or le mot « Pornic ».

Ces deux petits garçons venaient habiter Pornic, la patrie de Blanche-Neige, et tout de suite ils avaient demandé à leur papa de les conduire sur la plage. Savez-vous ce qui attira d’abord leur attention en arrivant sur la plage ? Eh bien ! ce fut la jolie chèvre noire qui se roulait dans le sable.

— Allons jouer avec elle, dit Louis, l’aîné des petits garçons. Veux-tu, Georges ?

Georges ne demandant pas mieux que d’aller jouer avec elle, les deux enfants s’élancèrent vers Blanche-Neige ; mais elle les vit venir, et comme les chèvres sont encore plus agiles que les petits garçons, elle les distança tellement qu’ils durent perdre l’espoir de l’attraper.

Georges, d’un naturel sensible, se mit à pleurer, et, pour le consoler, Louis appela Blanche-Neige des noms les plus tendres.

Blanche-Neige était bonne. De la falaise sur laquelle elle s’était réfugiée, elle vit Georges qui s’essuyait les yeux avec son mouchoir, et elle entendit Louis qui la suppliait de venir jouer avec eux. Cela ne lui coûtait pas beaucoup d’acquiescer à leur désir ; elle revint près d’eux en quelques bonds si gracieux et en même temps si comiques, qu’ils amenèrent un sourire sur le visage tout à l’heure attristé du petit Georges, et elle consentit à manger dans leurs mains des biscuits qu’ils lui émiettèrent.

C’était un grand sacrifice qu’ils lui faisaient en lui donnant les biscuits de leur goûter, car ils étaient assez gourmands ; mais, en faveur d’une aussi jolie chèvre, ils pouvaient bien faire un petit sacrifice.

— Où avez-vous trouvé cette chèvre ? leur demanda leur papa qui les rejoignit. Savez-vous à qui elle appartient ?