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BLANCHE-NEIGE.



Toujours les histoires de ma grand’mère commençaient par : Il était une fois.

Je vais vous raconter celle qui m’amusait le plus et vous me direz si elle vous amuse aussi.

Je commence.

Il était une fois une jolie chèvre noire, qui avait de belles cornes bien contournées et de forme très élégante.

Bien qu’elle fût toute noire, cette chèvre s’appelait Blanche-Neige, à cause d’un petit point blanc qu’elle avait entre les deux yeux, et qui ressemblait tout à fait à un flocon de neige. Elle appartenait à une vieille bonne femme qui habitait tout au bord de la mer ; aussi passait-elle toutes ses journées en liberté sur les dunes. Puis, quand elle avait suffisamment brouté, elle allait faire un petit tour tout au bord de l’océan. Elle se plaçait bien en face des grosses vagues, qui ne lui faisaient pas peur du tout, du tout ; quand ces grosses vagues déferlaient sur la plage, elle regardait sans sourciller la mousse blanche qui semblait courir sur le sable ; mais si la mousse blanche mouillait le bout de ses pattes, alors elle se sauvait comme une petite folle, bondissait sur le sable sec, et puis revenait défier les vagues, car ce jeu lui plaisait beaucoup.

Un jour qu’elle s’amusait à regarder les vagues et à courir, courir, pour fuir la mousse blanche, deux petits garçons arrivèrent sur la plage, armés de grandes pelles et de seaux magnifiques.

Sur le seau du plus grand des enfants était peint un bateau à