Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


À ANDRÉ BOREL.



HYMNE AU SOLEIL.


Pauvre bougre !
Jules Janin.

Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
                De mon clandestin mal,
Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
                Comme un brute animal.
Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
                Appeler le sommeil,
Pour étancher un peu ma brûlante paupière ;
                Je viens user mon écot de soleil !

Là-bas dans la cité, l’avarice sordide
                Des chefs sur tout champart :
Au mouton-peuple on vend le soleil et le vide ;
                J’ai payé, j’ai ma part !