Jetant une clameur :
Comme à la mort du Christ, prodiges sans exemple,
Déchireront la terre et le voile du Temple !
Il vit, notre Empereur !
Jean, cargue le pennon, pavillon qu’on abhorre,
Attachons à ces mâts ce flottant météore
Qu’envoie un ciel vengeur !
À sa vue, ébloui, l’ossifrague s’arrête ;
Et la vague en respect semble incliner sa tête :
Il vit, notre Empereur !…
Jean, tout comme un obus mon cœur en joie éclate.
Qu’il est beau, comme il flotte, azur ! blanc ! écarlate !
Le drapeau rédempteur,
Qui de son long tissu, mortuaire enveloppe,
Emmaillota les rois, emmantela l’Europe !
Il vit, notre Empereur !…
Jean, cours aux canonnière, dis-leur que la patrie
A secoué le joug, que notre artillerie
Doit tonner ce bonheur !
Que tribord et bâbord lancent vingt fois leur foudre !
Dieu ! que de patients ce jour-là doit absoudre ! !…
Il vit, notre Empereur !
Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/35
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.