platitude de cette vie ; ils sont tous francs amis, tous camarades de notre camaraderie, camaraderie serrée, non pas celle de M. Henri Delatouche : la nôtre il ne la comprendrait point. Si je ne craignais d’avoir l’air de parangonner nos petits noms à de grands, je dirais que la nôtre, c’est celle du Titien et de l’Arioste, celle de Molière et de Mignard. C’est à vous surtout, compagnons, que je donne ce livre ! Il a été fait parmi vous, vous pouvez le revendiquer. Il est à toi, Jehan Duseigneur, le statuaire, beau et bon de cœur, fier et courageux à l’œuvre, pourtant candide comme une fille. Courage ! ta place serait belle : la France pour la première fois aurait un statuaire français. — À toi, Napoléon Thom, le peintre, air, franchise, poignée de main soldatesque. Courage ! tu es dans une atmosphère de génie. — À toi, bon Gérard : quand donc les directeurs gabelous de la littérature laisseront-ils arriver au comité public tes œuvres, si bien accueillies de leurs petits comités. — À toi, Vigneron, qui as ma profonde amitié, toi, qui prouves au lâche ce que
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