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— Si je la connaissais !… reprend l’officier. Moi !… cette femme !… Hier elle est morte sur l’échafaud !

À ces mots, plus prompt que la foudre, Wolfgang s’avance et détache la bande noire qui entourait le col si beau de son amie.

Et aussitôt se découvre à son regard la trace horrible et sanglante du fatal couteau !!!

— Horreur ! Horreur !… s’écrie-t-il, dans un accès effrayant de délire. Oh, je le vois bien, le mauvais génie a pris possession de moi, je suis perdu pour toujours. Mon ennemi a ranimé ce cadavre pour me tendre le piège cruel dans lequel je suis tombé. Affreuse déception…

III

L’invraisemblance de cette aventure, dont quelques détails ont dû choquer, sans doute, l’esprit rigoureux de certains lecteurs, s’expliquera d’une manière toute naturelle, lorsque nous aurons dit que Gottfried Wolfgang, quelque temps après cette vision qu’il se plaisait souvent à raconter, mourut pensionnaire dans une maison de fous.