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ESSAI SUR VAUVENARGUES

accoutumons très vite à considérer comme un droit, ce que nous avons conquis par la violence et ne i)oint se faire illusion sur la véritable signification des traités’.

Or, c’est précisément ce ([ui chocpie Vauvcnargues et ce (|ui lui répugne. Le côté le plus caractéristique de sa conception, c’est la flexibilité de sa raison et l’cirort de son cœur pour s’y plier. L’arriére-pensée de Vauvenargues, son rêve secret, c’est de n’avoir point de loi !  : « Faut-il s’étonner (pie ceux (jui ont eu besoin de lois pour M être justes, soient capables de les violer- ? ». De même (ju’il a appelé la philosophie une vieille mode et passablement maltraité les dogmes religieux, il appelle la loi « une invention « de la raison », la plus belle, il est vrai, mais une invention cependant’; s’il accepte les règles comme nécessaires, il en sent toute l’insulTisance. Sa raison les admet ; son cœur souffre de leur rigidité’. C.ette imperfection (|u’il découvre dans la loi est du reste un principe général, « germe malheureux dont toutes les choses humaines sont « sensiblement infectées, et ([ui prépare, dans la grandeur même des « empires, leur inévitable ruine ».

Ce germe de décadence (pie Vauvenargues retrouve, après Montes ([uieu, ces maux dont souffre la France et auxquels il est impossible de remédier autrement ([ue dans le détail *^, le malaise et le désé(juilibre (pii se font chaque jour plus apparents, sont autant d’éléments qui empêchent sa i)ensée de se fixer et (jui lui font entrevoir toute une série de réformes.

Il faut des lois et il en faut changer le moins po.ssible car, en général, « le genre humain souffre moins des lois injustes (pie du changement « des lois’ ». Il faut aussi ((ue les particuliers consentent à se voir lésés au nom de la communauté. Mais il s’agit de savoir comment le gouvernement fait usage des lois ! Et c’est ici que commence la critique de Vauvenargues et son plan nouveau de gouvernement, i)our l’établissement duquel, sans être républicain **, il est guidé par sa sj’iiipathie pour le peuple’•’. C’est aux hommes qui sont au ])ouvoir (pi’il va désormais s’en prendre.

« Quicon(pie est plus sévère (pie les lois est un tyran » ’". « Qu’on « tempère comme on voudra la souveraineté dans un Ktat, nulle loi n’est « capable d’empêcher un tyran d’abuser de l’autorité de son emploi » ". Vauvenargues demande aux rois des (pialités spéciales : « Le pi’ince ".Max. 30 ! >,’il2,’j18, : >~ : i. : >t. — Mitx. « ((mi. ■• Mi.x. : {(f2.’• II.-’-’. Max. 410, 411. •■• II. 68. • II. ( ».’II. 22. • M.ix. » ;  :.">. » Max, : JOl WW fin, — I. 1.-1.5-156, 1.58. I. : {’i9, — Max. I7.{. I.’.n. « .Max. 1( ;.{. » Max. 228. — 2.}, It ;’i. K ;.’), 177,.571, : )72, 7(IW. M. 23.