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dit à la caserne, que nous fassions un mâchon soigné, cela me chausse assez bien : j’y tope. — Pour vous préparer au grand acte qui va suivre, pour vous procurer de l’aplomb et de l’audace, vous voulez vous salpêtrer le cerveau, c’est très adroit ! C’est comme je pratiquais à ma première campagne ; quand la journée devait être chaude, je me reconsolidais avec une armure interne de champagne mousseux.

— Non, ce n’est pas pour cela, car je suis résigné à quitter la vie ; je serais même chagriné s’il advenait que je gagnasse.

— Moi de même.

— Et je vous demanderai, si le cas échoit en votre faveur, de ne point me faire de politesse et de me tuer sans remords.

— Moi de même. — Car la vie, à vous dire vrai, commence à me peser constitutionnellement. Le troupier sans guerre, c’est la désolation des désolations ; c’est un médecin sans épidémies ; c’est un Coitier sous Louis XI.

— Voulez-vous bien, s’il vous plaît, nous dispenser de barbarisme et laisser le c de maître Coictier.

— Coictier ! Ah ! par exemple, c’est cela un