me rendre compte de mes biens et m’émanciper : aussitôt, ma belle, que je serai libre, nous irons demander à la loi qu’elle nous unisse, et si ma parenté venait à s’enquérir de ta dot, j’énumérerai tes vertus.
— Tu me combles de joie ! que de générosité pour une pauvre femme qui ne sait que t’aimer ! — Oh ! que ce jour vienne tôt ! Il me tarde que nous habitions ensemble. — Ne me caresse pas ainsi, Passereau, je me meurs, tu vas me tuer !
— Te tuer, belle homicide ! ce serait grand dommage.
— Oui, car c’est une chose rare qu’une femme qui vous aime pour vous, rien que pour vous.
— Comme toi, est-ce pas ?
— Épargne ma modestie.
— Car c’est une chose rare qu’une femme sincère, naïve et fidèle comme toi.
— Tu me ferais rougir.
— Prends garde, on ne rougit que de pudeur ou de honte !
— Mon Dieu ! que ce soir tu me traites brusquement ; quelle politesse brutale, quelle ré-