Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moi ; crois-tu que ma Philogène ne soit pas une personne simple et naïve, une amie dévouée, une amante fidèle ? Oh ! je mettrais ma main au feu…

— Non, non, Passereau, ne mets rien au feu ! Depuis combien de temps es-tu lié avec Philogène ?

— Depuis deux mois environ.

— Bien, je te donne encore un mois, et tu m’en diras de bonnes ; c’est la durée ordinaire, trois mois.

— Albert, tu m’offenses.

— Adieu, Passereau, dans un mois !…

Toute cette conversation, mot à mot, avait été tenue, en descendant la rue Saint-Jacques, par deux écoliers ; non pas des capettes de Montaigu, mais deux fringants jeunes hommes, vêtus élégamment, gros livre sous le bras, sortant de l’amphithéâtre.

L’un, Passereau, celui le bien pensant, avait l’air rêveur et calme, et portait un costume imité des étudiants d’Allemagne : les cheveux longs comme Clodion de Chevelu, la petit casquette, le col renversé, la fine et courte redingote noire,