Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous êtes belle, ma damoiselle !

— Vous êtes fou !

— C’est vous qui m’avez mis cette folie en tête.

— Retirez-vous ; mais enfin ne me touchez pas ! Que me voulez-vous ?

— Rien, seulement ce que M. le sénéchal a voulu à ma sœur il y a trois mois.

— M. le sénéchal… vous le calomniez.

— Je le calomnie… c’est le ventre de ma sœur qui le calomnie… Oh ! les douces mains ! j’en ai peu touché d’aussi douces. Quel bonheur d’être caressé par des mains blanches et mignonnes ! le joli pied !… et la jambe, voyons !

— Au secours ! au secours ! Laissez-moi donc, grossier !

— Tout beau, tout beau, la donzelle… ne nous égosillons pas… Ah ! la jambe est divine !

— Au secours ! à l’assassin !…

— À l’assassin, non pas encore ; vous allez vite en besogne. Allons, calmons-nous, que je baise ces beaux yeux ; soyons sage, la petite, on ne vous veut pas de mal ; laissez donc, que je baise ce beau cou !

— Ah ! que je meure…