était peu disposée à la société, à la causerie ; pour songer à son aise et voir le ciel comme elle disait, seule, elle s’en fut errer sur les rives de la Saône ; imprudente !…
Son futur devait arriver après deux ou trois jours. Que de jolis rêves ne dut-elle pas faire, qui bercent plus que la solitude !
Un peu en deçà de l’Île-Barbe, un passeur était assis sur la proue de sa bèche, espèce de barque abritée sous des toiles ou pavois, comme une gondole.
Une fantaisie s’empara subitement de Dina.
— Batelier, dit-elle en s’approchant, j’ai bien envie de voguer sur cette belle eau, mais je suis seule.
— Belle dame, qu’importe ?…
— Batelier, voici un écu pour mon passage, et voici ma bourse pour que vous respectiez une jeune malade.
Le batelier prit l’écu et la bourse ; Dina sauta dans la bèche, et disparut sous la tente.
Déjà la barque voguait au loin.
Tout à coup on entendit une symphonie douce, éloignée, qui glissait sur la surface de l’eau, et l’on vit poindre une autre bèche, qui