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cour, et entrèrent dans une grande salle éclairée par une girandole placée sur une torchère de bois doré. Les parois étaient couvertes de tentures en basane dorée, gaufrée et nervée comme le dos d’un livre. Au fond de la pièce, dans une vaste niche, un buffet de palixandre marqueté, incrusté d’ivoire et de nacre, couronné d’une tablette en marbre griotte de Suisse creusée en coquille comme un bénitier, portait une urne épanchant de l’eau ; et à droite et à gauche une grande cruche d’étain, ventrue comme une amphore, et semblable à celles que portent encore aujourd’hui les servantes quand elles vont quérir de l’eau aux pompes publiques.

Sur une des murailles était adossé un meuble vitré dont les rayons étaient chargés de cébiles de bois emplies de turquoises, d’améthistes, de beryls, d’onix, de cornalines, de cabochons de rubis, d’émeraudes, d’aventurines, de topazes, de sydoines, de diamants, de lapis, de marcassites, de camaïeux et de mille autres pierreries ; contre les verrières étaient suspendus quelques colliers de grenat, d’ambre, de baroques, de corail, etc., etc., objets de négoce de Judas le lapidaire, qui, enfoncé dans son pour-