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doute occupés par des ouvriers en étoffes d’or et de soie, qui recherchent un jour doux et pâle. La baie d’entrée était basse et étroite ; Aymar la dépassait de la tête : la porte, de bois massif, et dont le parement était découpé en losanges, était ornée et consolidée par de larges clous rivés à tête ronde comme une cuirasse de Milan. Un marmouset, de cuivre ciselé, pendait sur le milieu et servait de heurtoir ; et, au-dessus du linteau de pierre, l’imposte à jour était armée de croisillons.

Aymar de Rochegude heurta deux fois le cul du marmouset sur la porte, et aussitôt on entendit, au second étage, un châssis grincer dans ses coulisses, et une voix douce crier : — C’est vous, seigneur Aymar, je descends. — La cage de l’escalier s’éclaira subitement, et la lumière descendant se reflétait par de grandes fenêtres obliques sur le mur vis-à-vis. La porte poussa un long gémissement, et s’ouvrit : Dina apparut dans toute sa splendeur, se dessinant sur le fond noir de l’allée, et vêtue d’une robe courte de brocatelle, et, selon sa coutume, chargée de bijoux et de joyaux. Sa figure blanche rayonnait dans l’obscurité, on aurait dit l’ange de l’annoncia-