Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plit de joie ; et j’en conjecturai que, portant un nom hébraïque, cette fille devait être hébraïque. Ses traits orientaux corroboraient cette opinion, et, par là, j’expliquais le sens énigmatique des paroles que m’avait dites son vieux père. Réconforté par cette découverte, enhardi par ce léger succès, je repris espoir de découvrir sa retraite et je jurai gravement de tout oser pour arriver à bonne fin.

Dès le matin-jour, je parcourus la ville ; présumant qu’ils devaient être des étrangers en passage, je commençai par visiter les hôtelleries ; j’allai de la Croix-d’Or au Saint-Esprit, de l’Écu de France aux Trois-Maures, du Lion d’Argent à Saint-Vidal, m’enquérant partout aux hôtes s’il ne se trouvait point en leurs logis, un vieillard à barbe blanche, accompagné de sa jeune fille nommée Dina. Partout, je ne reçus que des réponses négatives. J’allai trouver le rabbin sans plus de succès.

Alors, sans me décourager, je rôdais par la ville, j’allais aux promenoirs, aux remparts, sur les places, aux églises, à la synagogue, je ne manquais aucune sérénade et je visitais les environs ; vainement, je n’obtins pas le plus lé-