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J’errais long-temps sur le rempart, invectivant contre ma fatale chance et la dérision du sort, qui m’avait, archer infernal, décoché une femme au cœur, pour m’y faire une plaie mortelle.

J’errais et m’emplissais de solitude et de calme, troublé souvent par l’image de Dina, qui repassait devant moi, qui descendait sur mon front et me replongeait dans de tumultueuses tempêtes, dans d’ascétiques ravissements, dans une fièvre délirante de volupté.

À l’instant où je rentrai chez moi, l’horloge tinta une heure, une heure du matin : dans mon insomnie, pourpensant à toutes ces choses, je me rappelai que le nom de Dina, qui ne me semblait point inconnu, était dans la sainte Bible ; je rallumai ma lampe, j’ouvris ma sainte Bible, toujours placée sur ma table, auprès de mon lit, et feuilletant la Genèse, je trouvai au chapitre XXXIV, Dina enlevée par Sichem. 1. Or, Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays. 2. Et Sichem, fils d’Hémor, Hétien prince du pays, la vit et l’enleva, et coucha avec elle et la força, etc., etc., etc. Cette découverte me rem-