Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tremblante, elle s’approche, lui présentant une aiguière, Barraou retrousse les manches de sa carmagnole ; Amada voyant ses deux mains trempées de sang, laisse tomber le bassin qui se brise.

— Ô mon Jaquez, vous l’avez tué !…

— Ce n’est rien : non, malheureusement, Dieu ne m’en a pas fait la grâce, je le croyais lorsqu’il tomba, je courais sus l’achever quand il se releva et s’échappa de mes griffes ; sa blessure était légère. Je jure par tous les saints que j’aurai sa vie ! rien ne pourra le soustraire à ma rage ! — Amada, je suis las, n’es-tu pas fatiguée ?… Couchons-nous, je retrouverai peut-être dans tes bras du calme, du repos.

— Jaquez, changez au moins cette chemise tachée ; vous exhalez le sang !