Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

point la face, vous l’étoufferiez ! Non, non, ne lui couvrez pas, je vous le dis.

— Que vous êtes sotte !…

Ah ! pardonnez ce mot à mon emportement ; Amada, que le hasard me sert bien ! grâce à son ivresse, nous sommes délivrés de son regard inquisiteur, et c’est lui-même qui m’a facilité ce tête-à-tête. Laissez-moi couvrir de baisers cette main qui me repousse. Amada, sois moins farouche.

— Taisez-vous !…

— Moins farouche pour celui qui t’aime plus que son affranchissement !

— Arrêtez, Cazador, je suis la femme de Jaquez Barraou, votre ami !

— Toujours serez-vous de rocher ?… Dans nos dernières entrevues, vous m’avez laissé me rouler à vos pieds, plutôt que d’accorder la plus basse faveur à ce malheureux amant. Vous m’irritez, Amada !… craignez ma violence !…

Alma de Dios, sauvez-moi !… Arrêtez, Juan !… J’appelle Barraou !…

— Réveille-le, si tu l’oses ; que m’importe, appelle-le donc, ton mari ; il est soûl !