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IV
PRÉFACE.

qu’une importance bien secondaire, et il semble que pour lui les plaisirs de la chasse doivent primer même le service du Roi. Après la mort de l’ambassadeur en 1610, Bordier retourne en Périgord[1], puis repart pour le Levant et achève sa Relation à Alep, en 1626. C’est là que nous le perdons de vue. J’avais espéré trouver dans le pays natal de Bordier quelque souvenir de lui, mais les démarches que j’ai faites dans ce but n’ont pas eu le résultat souhaité.

La Relation que je donne ici s’arrête à l’arrivée des voyageurs à Constantinople. J’aurais été entraîné trop loin si j’avais dû publier le manuscrit en entier. La verve intarissable du chroniqueur et son plaisir de conter l’emportent souvent et rendent parfois ses récits trop longs. Il serait peu intéressant de repasser avec lui l’histoire ancienne et mythologique des moindres endroits qu’il traverse. J’ai donc supprimé certains passages de la chronique et je les ai remplacés par des résumés plus succincts que nous fournit un journal du même voyage rédigé par le sieur d’Angusse, compagnon et secrétaire du baron de Salignac[2]. Malgré ces coupures indispensables, dont le lecteur ne me saura pas mauvais gré, l’odyssée de notre gascon est assez volumineuse. Mais que de pages encore et des plus intéressantes

  1. Je trouve dans le testament de M. de Salignac, daté de Constantinople, le 17 septembre 1610 : « N’ayant point jusques icy baillé au sieur Julien Bourdier aucuns gages, je désire aussy que l’on luy donne cinquante escus, après que Dieu aura faict sa volonté de moy » (voir le testament aux pièces justificatives).
  2. Il existe deux exemplaires du Journal de Voyage du sieur d’Angusse : l’un se trouve à la Bibliothèque de l’Arsenal, sous le n° 4970 ; le second, qui est conservé à la Bibliothèque nationale (fr. 16171), paraît être la copie du précédent.