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PREFACE. XLI L’armée royale avait été forcée de lever le siège de Paris pour se porter au-devant des Espagnols. Dès que Henri IV eut reçu les renforts d’Allemagne, il se disposa à achever la conquête de la Normandie.

« et la nécessité qu’ils endurent, et voient entre eulx des mutineries et insolences desquelles ils craignent fort une mauvaise suite. Hier au soir mesme, une compagnye du comte de Vit qui estoit en garde devant le logis du dit prince d’Anhalt, se mutina. Ce matin tout le régiment refusoit de marcher, et ont dit aux capitaines que s’ils leur font bailler du pain ils marcheront; sinon, non... etc.. Toutefois que si pour leur paiement, on leur donne jour et lieu préfix, ils le leur proposeront et feront ce qu’ils pourront pour les y faire condescendre.. etc... Nous avons faict ce que nous avons pu par remonstrance de l’interest et désir que Ve Majesté a d’user de diligence, et des accidens que peuvent apporter retardement, pour n’engager Ve Majesté à jour limité. Mais ils nous ont répété qu’ils voient telle altération parmy leurs gens qu’ils estiment très dangereux pour leur service, de leur proposer plus longue attente de leur payement.. etc.. » « Et avant que nous séparer, nous avons encore voulu sonder quel répit on pourroit gaigner avec eulx; où ils ne sont voulus entrer, attendans de Ve Majesté pour parler à leurs gens sur sa parole et non d’eulx mesmes. Toutefois selon qu’avons pu recueillir, nous avons opinion qu’ils accorderont quinze jours... La demeure ou la retraite de ceste armée dépendent du paiement de cette somme qui ne se montera guères moings de cent mille escus à ce que dit M. le prince. De Herbonnières, où votre armée est venue loger, le IXe novembre 1591. Signé: DE NYVONNET, GUITRY, SALAGNAC » (Biblioth. nat., fr. 3645, fol. 92-94 et 99); 3° Une lettre de Sancy au duc de Nevers, datée de Dieppe, 14 décembre 1591, lui annonce que le Roi n’a pu recueillir les sommes nécessaires au paiement des reîtres et qu’il « a deputé les srs de Salignac, de Rozières et moy (Sancy) pour traiter avec eux »; 4° Une lettre de ces négociateurs du 16 décembre 1591 confirme la précédente : « Monseigneur, écrivent-ils au duc de Nevers, n’ayant Sa Majesté pas receu tant d’argent à la venue de Mr du Plessis qu’elle s’en estoit promis, et qu’elle avoit besoing en recevoir pour le payement du mois qu’elle avoit promis à son armée estrangère, elle a néantmoins estimé meilleur d’envoyer despartir ce qu’il y avoit de comptant aux troupes les plus pressées, que de les faire à toutes attendre plus longuement leur payement. Et se trouvant principalement pressé pour le payement de ceux qui sont de la levée du prince d’Anhalt, elle nous a commandé de leur despartir tout ce que nous avons, qui n’est que 41 mille escus et pour 4 mille escus de promesses, qui est environ ce qu’il faut pour le payement du mois. Elle attend 25 ou 26 mille escus qui doivent parvenir de ce qui est entre les mains de Monsieur... à Tours et de quelqu’autre argent de quartier qui doibt estre prest dans la fin de ce mois. Cela est affecté pour le payement des srs de Frentz, Rebours et Tempel comme vous verrez plus amplement par les lettres que Sa Majesté nous a baillé pour vous faire tenir. Mais luy estant, depuis nostre partement, survenu la nouvelle