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PRÉFACE. XVIII

Dauphiné pour faire contenir ceux de la Religion dans les limites de la paix, et les retirer et faire despartir de toute intelligence qu’ils pourroient avoir avec le maréchal de Bellegarde (1). » Et quelques jours après, Henri de Navarre écrit encore à la Reine mère : « Madame, il y a deux ou trois jours que j’ay depesché le baron de Salignac vers vous afin de parler au sr Desdiguières de ceux des églises de Dauphiné suivant qu’il vous a plu me mander (2). »

Cette mission eut le succès qu’on pouvait espérer, et le négociateur fut apprécié par la Reine mère qui, désirant éloigner de Périgueux le sieur de Vivans, gouverneur du comté de Périgord et de la vicomté de Limoges dont elle craignait l’intolérance religieuse, pria le roi de Navarre de le remplacer par M. de Salignac. Mais celui-ci n’avait pas fait fortune en suivant son maître, et ce ne fut pas sans peine qu’on parvint à lui faire accepter cette charge trop onéreuse pour ses ressources personnelles. Salignac avait su acquérir l’estime des deux partis, et la lettre que Henri de Béarn écrit à son sujet au roi de France est trop à son honneur pour que nous hésitions à la citer en entier : « Monseigneur, écrit-il, j’ay, ces jours passés, à la prière et requeste des habitants de la ville de Périgueux, commis au gouvernement d’icelle le baron de Salignac au lieu et en la place du sieur de Vivans, estimant que

(1) Lettre de Henri de Navarre à M. de Benac, 25 juillet 1579 (Lettres missives, par Berger de Xivrey, vol. VIII, p. 137).

(2) Lettre de Henri de Navarre à la Reine mère, 29 juillet 1579 (Lettres missives, vol. I, p. 236).