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CHANT IV.

D’une main libre… Alte-là, dit Lucrece :
Mon très-cher pere, & mon très-cher amant,
Vous que mon cœur doit chérir doublement,
Votre ſanté, c’eſt ce qui m’intéreſſe.
Vous pouvez tout, & mieux que Jupiter
Savez lancer & la foudre & l’éclair.
En fait d’amour il n’en eſt pas tout comme :
Vous le ſavez, ailleurs qu’in Cathedrâ,
Je vous ai vu ſujet à l’Errata :
Le Dieu du monde eſt ſouvent moins qu’un homme.
Pour m’épargner tout fâcheux accident,
Saint Gabriël m’a fait un beau préſent.
Malgré l’Egliſe, en dépit de la Bible,
Pour cette fois j’ai trouvé l’infaillible.
Voyez plutôt : ce n’eſt pas tout encor,
Ajouta-t-elle avec un air novice ;
Quand je permets qu’il prenne un peu l’eſſort,
Vous allez voir comme il fait l’exercice.